Retour de mission en Irak (INTERVENTION CIVILE)
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Comment vit-on aujourd'hui en Irak ?
La population est fatiguée car les conditions de vie s'avèrent très dures. Le système d'eau potable et d'assainissement se trouve mal en point. A Bassora par exemple les égouts sont à ciel ouvert. Les coupures d'électricité ponctuelles existent dans l'ensemble du pays. Dans les petites villes de province, les bâtiments sont dans un état de délabrement avancé. Sur les marchés on trouve de tout mais les produits coûtent très chers et restent inaccessibles pour la plupart des Irakiens. Les salaires sont extrêmement bas (une infirmière touche 3 dollars par mois !) et les gens sont donc obligés d'exercer plusieurs métiers pour survivre. La pauvreté a augmenté et de plus en plus d'enfants mendient dans les rues. Cette situation contraste profondément avec celle d'avant car l'Irak était un pays riche et développé où les gens avaient un niveau de vie assez élevé. Mais depuis l'embargo, un véritable recul s'est opéré.
Et au niveau sanitaire ?
L'ancien système de santé gratuit et très bien organisé avec une bonne couverture vaccinale, n'existe plus. Aujourd'hui le niveau sanitaire du pays se révèle mauvais, les Irakiens n'ayant pas accès à l'ensemble des moyens médicaux. Les enfants sont les plus fragiles et donc les plus touchés. Ils souffrent de maladies pulmonaires, diarrhéiques, de malnutrition. Ils peuvent mourir de la rougeole, les vaccins étant difficiles à conserver à cause des nombreuses pannes d'électricité. Il y a également une réapparition de la tuberculose, d'ailleurs la réhabilitation de centres antituberculeux devient l'une des priorités actuelles du régime. Depuis la résolution 986 de l'ONU, les hôpitaux nationaux reçoivent davantage de médicaments mais certains restent cependant interdits tels que les isotopes qui servent à traiter les cancers, les problèmes de thyroïde? Ces médicaments contiennent de la radioactivité et donc suspectés d'être utilisés à des fins militaires.
Que pense la population du contexte politique ?
Il est difficile de dire ce que pensent les Irakiens dans un pays secret et compliqué. Ils se montrent en général méfiants et hésitent à se confier surtout à des étrangers. Mon sentiment est que le plus grand nombre de personnes soutient le régime en place. Il existe aussi peu de sources d'informations indépendantes. Du fait de l'embargo, un fort sentiment d'isolement 'seuls contre tous' persiste dans la population. Et de toute façon, quand on doit trouver les moyens de survivre, on n'a pas tellement le temps de faire de la politique? Et pourtant une véritable élite intellectuelle et culturelle irakienne perdure encore aujourd'hui. A Bagdad, on peut trouver des galeries d'art, des peintres renommés, des concerts, un café littéraire, des universités?
En quoi la nouvelle résolution de l'ONU va-t-elle apporter un changement ?
Le programme 'Pétrole contre nourriture' a mis en place un certain système. Le revenu de l'or noir vendu officiellement n'entre pas en Irak mais est reversé entièrement sur un compte séquestre à New York. Une partie de cet argent sert de compensation pour dommages de guerre et à assurer le fonctionnement des agences de l'ONU (la commission d'indemnisation?). L'autre partie est consacrée aux commandes de nourriture et de médicaments qui sont payées directement aux entreprises. La résolution 986 des Nations Unies a été adoptée afin de pallier une situation désespérée car en 1995 les enfants mouraient de faim. Mais elle ne favorise pas aujourd'hui l'essor économique du pays. Le marché, les entreprises, rien ne peut fonctionner efficacement. La nouvelle résolution 1049 du Conseil de sécurité de l'ONU devrait raccourcir le temps d'acquisition des produits qui peut parfois s'avérer très long. Certains médicaments par exemple arrivent en Irak six à huit mois après leur commande initiale alors qu'il ne leur reste plus que deux mois d'utilisation. Une certaine souplesse et un éventail plus large des produits d'usage civil importés devraient également s'instaurer avec cette résolution 1049 même si les Irakiens souhaitent évidemment la levée pure et simple de l'embargo.
Les Irakiens ont-ils peur des menaces d'une offensive américaine en début d'année prochaine ?
Ils y pensent mais ce n'est pas en même temps un motif de grande préoccupation ni d'affolement. Des bombardements conséquents ont déjà eu lieu en 1998. Dans les zones d'exclusion aérienne au nord et au sud du pays, les pilonnages des radars ou des casernes par les avions britanniques et américains se poursuivent de façon ponctuelle. Ces événements renforcent le sentiment contre les Etats-Unis déjà très présent et développent une certaine fierté de résistance nationale. En mai 1996 lorsque la résolution 986 a été acceptée par l'ONU, il y a eu une véritablement explosion de joie de la population qui croyait à tort que cela signifiait la fin de l'embargo. Mais celui-ci existe toujours de nos jours et les bombardements continuent. Les Irakiens sont devenus fatalistes, ils ont perdu l'espoir d'une vie meilleure. Propos recueillis par Ariane SILVESTRI
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2003-12-21 00:00:00
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